L'assistanat spécialisé à temps partagé (ASTP) : une collaboration des hôpitaux généraux alsaciens, du CHRU de Strasbourg et de l'ARS, dans un contexte de tension d'effectif de personnel médical

L'assistanat spécialisé à temps partagé (ASTP) est un projet régional de santé piloté par l'Agence régionale de la santé (ARS). Il s'agit d'un partenariat entre un médecin en post-internat, thésé, et au moins deux établissements de santé (CH, CHRU ou structure ambulatoire en zone sous-dense). Ses objectifs sont de consolider les effectifs médicaux, soutenir les projets professionnels des jeunes médecins et parfaire leur formation post-internat. Ce dispositif est en expansion ces dernières années dans la Région Grand-Est. La neurologie y figure en 4e place des spécialités les plus représentées, avec 5 postes pourvus sur la campagne 2021/2023 et 12 postes en cours au 1er janvier 2022. La densité médicale est en flux tendu depuis plusieurs années et la pandémie COVID-19 a porté un coup supplémentaire au sein d'équipes déjà fragilisées. Ce fut notamment le cas du service de neurologie du CH de Mulhouse, suite à l'hospitalisation en réanimation de deux neurologues souffrant du SARS-CoV-2. En juin 2020, on ne comptait plus que 4 neurologues permanents pour assurer la continuité des soins et la gestion de 22 lits d'hospitalisation dont 4 de soins intensifs neurovasculaires, 8 lits d'hospitalisation de semaine et 6 d'hôpital de jour. Le dispositif d'ASTP a enrichi l'effectif d'1 praticien sur plusieurs semestres consécutifs. Les avantages pour le praticien sont multiples : – la poursuite de la formation en post-internat, le partage d'expérience d'équipes variées et surspécialisées et la possibilité d'encadrer des internes et des externes ;– un avantage financier avec la prime d'exercice multi-sites ;– l'alternance hebdomadaire permet un suivi plus prolongé des patients, ne se limitant plus à une seule période de 6 mois. Le principal inconvénient est la nécessité de déplacements inter-sites, impliquant un allongement du temps de trajet domicile–travail voire un changement de domicile. De plus, l'activité multi-site complexifie la gestion et le suivi des patients qui se fait simultanément sur plusieurs sites et donc parfois à distance. Enfin, l'ASTP est un contrat limité à 2 ans et ne solutionne pas les tensions d'effectifs sur le long cours. Pour conclure, l'ASTP est un dispositif bénéfique pour le praticien et les établissements partenaires, n'offrant néanmoins qu'un soutien transitoire des effectifs médicaux.

A rise in cases of nitrous oxide abuse: neurological complications and biological findings.

BACKGROUND: The recent lockdown due to the COVID-19 pandemic has been linked to a higher incidence of psychiatric manifestations and substance abuse. The recreative use of nitrous oxide is more and more widespread and neurological complications are frequent. METHODS: We report clinical characteristics and biological findings of five consecutive patients presenting to our tertiary care center between April 2020 and February 2021 with various neurological symptoms occurring after recent nitrous oxide abuse. RESULTS: Our patients presented with subacute combined degeneration of the spinal cord (4/5 patients) or with acute inflammatory demyelinating polyneuropathy (1/5 patients). No patient had reduced vitamin B-12 titer, but all had elevated blood levels of homocysteine and methylmalonic acid. This reflects the functional deficit in vitamin B-12 that can be linked to nitrous oxide consumption. After vitamin B-12 supplementation, clinical signs regressed at least partially in all 5 patients. CONCLUSION: We report an elevated incidence of neurological complications of nitrous oxide abuse occurring during the recent COVID-19 lockdown. Nitrous oxide abuse should be tracked down in patients presenting with compatible neurological symptoms and elevated homocysteinemia. Vitamin B-12 should be supplemented as soon as the diagnosis is made.